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De: YoganiDate: 23 février 2009 Aux nouveaux membres: il vous est recommandé de commencer les leçons au début, les leçons précédentes étant nécessaires à la compréhension de celle-ci. La première leçon s'intitule « le but de ces leçons » et porte le numéro 10. Même s'il est vrai qu'une alimentation saine est un facteur important pour obtenir et conserver une bonne santé, dans le yoga nous voyons l'alimentation comme un pas intermédiaire entre ce que nous sommes (la pure conscience de félicité) et la façon dont nous manifestons notre vraie nature physiquement sur cette terre. En allant, avec les pratiques de yoga, au-delà de l'alimentation, nous trouverons notre motivation essentielle à devenir tout ce que nous pouvons être dans cette vie. Nous en viendrons souvent à cette réalisation spirituelle quand nous devrons faire face aux dures réalités de notre existence: notre santé et notre mortalité. Ce sont ces facteurs qui nous conduirons vers ce mystique quelque chose de plus que nous recherchons tous dans la vie. Pour beaucoup d'entre nous, la quête spirituelle commence et se poursuit avec la quête de la santé physique. Nous devons partir de quelque part, et c'est un bon endroit pour démarrer. Cependant, ce n'est pas avec l'alimentation que notre quête de la santé et du bonheur devrait prendre fin. Si tel est le cas, nous avons manqué quelque chose d'important, dont la moindre n'est pas la motivation fondamentale pour une vie saine, motivation qui a son origine en nous, non à l'extérieur. Quelle que soit la façon dont nous en sommes venus à nous préoccuper d'alimentation, nos actions seront le reflet de notre propre style de vie. Nos choix incorporeront toutes les informations rencontrées sur le vaste marché des systèmes alimentaires, nos préférences personnelles, les influences de ceux que nous prenons comme modèles et même notre sens moral quant à ce que nous mangeons. Nos lointains ancêtres mangeaient ce qu'ils pouvaient trouver là où le sort les faisait vivre, sans grand contrôle quant au résultat. Si le sol était bon et le temps convenable, le tout combiné à l'accumulation d'un bon savoir-faire en agriculture, alors les gens prospéraient. A contrario, si les conditions étaient pauvres, la société fonctionnait en conséquence. La naissance et la croissance de la civilisation humaine (y compris de toute la technologie) peuvent être rattachées aux endroits fertiles de la terre. Aujourd'hui, le défi de l'alimentation et de la nutrition est complètement renversé. Dans de nombreuses parties du monde, c'est le choix qui détermine ce que nous mangeons bien plus que les dictats d'une sélection limitée. Bien sûr, ce n'est pas le cas partout, mais pour la plupart de ceux qui peuvent lire ces lignes le choix de l'alimentation est la règle. Plus que de dépendre des éléments, la plupart d'entre nous dépendent de leur capacité à choisir avec sagesse et à manger avec modération. Si nous ne le faisons pas, nous aurons tendance à souffrir de maladies qui peuvent rivaliser avec le problème de ne pas avoir suffisamment de nourriture d'aucune sorte! Nos sociétés occidentales se focalisent énormément sur le poids du corps, à la fois par vanité et pour des raisons de santé. Il est de notoriété publique qu'un poids excessif provoque toute une litanie de problèmes médicaux et peut raccourcir nos vies de façon marquée parfois même de plusieurs décades. Il ne s'agit pas de porter un jugement sur le poids corporel ou même sur le poids qu'une personne est supposée avoir. La longueur d'une vie n'est pas la mesure primordiale du bonheur. Le bonheur est toujours dans le moment présent sans grand rapport avec le poids d'une personne. Pourtant, la longévité est liée au poids, si en plus du bonheur nous recherchons la longévité, il faudra bien porter un peu d'attention à l'alimentation. Il existe bien des approches pour perdre du poids. Dans tous les cas, la formule est de manger moins tous les jours d'une façon régulière. En fait, le régime le plus simple auquel on puisse songer peut se résumer ainsi: manger moins. Il y a des milliers de stratégies pour y arriver, allant de jeûner à manger de grandes quantités de nourritures basses calories. Ces dernières années, des stratégies sont apparues impliquant de manger moins les nourritures qui stimulent le corps à stocker de la graisse et davantage celles qui ont l'effet inverse, les soi-disant régimes avec peu d'hydrates de carbone, beaucoup de protéines et de graisses. Cela en contraste avec les régimes sans graisses, avec beaucoup d'hydrates de carbone en faveur ces dernières décennies. Que l'on soit dans le camp sans hydrates de carbone ou dans celui sans graisses, une vérité sous-jacente l'emporte: les fruits frais, les légumes, les nourritures contenant beaucoup de fibres et une consommation adéquate d'eau seront les éléments importants de n'importe quelle alimentation. Cela a été démontré encore et encore, que l'on se place du point de vue de la perte de poids ou de celui de l'amélioration de la santé. D'autre part, les produits industriels qui augmentent artificiellement les contenus en hydrates de carbone et/ou en graisses et comprennent des additifs chimiques ne sont pas forcément un élément positif de l'alimentation. Qu'en est-il de la controverse entre les régimes pauvres en hydrates de carbone et ceux pauvres en graisses? En fait, il n'y a rien à débattre, les deux ont raison aussi longtemps qu'ils sont pratiqués avec modération. Trop d'hydrates de carbone (sucres et féculents) ne sont pas bons pour la santé. Trop de graisses (animales ou végétales) ne sont pas bonnes non plus, spécialement s'il s'agit de graisses saturées. Dans le même ordre d'idées, une alimentation sans aucun hydrate de carbone est extrêmement malsaine, exactement de la même façon qu'une alimentation sans aucune matière grasse. Le bénéfice des deux régimes peut être obtenu en mangeant avec modération à la fois des hydrates de carbone et des graisses naturelles. En fait, la perte de poids se fait automatiquement avec une alimentation équilibrée comprenant des fruits et des légumes variés, des quantités modérées d'hydrates de carbone (en premier lieu à partir des fruits, des légumes et des grains entiers), et des quantités modestes de protéine et de graisses, le tout accompagné d'une consommation appropriée d'eau et d'aliments avec des fibres en suffisance. Un usage modéré d'oléagineux, d'herbes et d'épices peut ajouter également une valeur nutritionnelle intéressante. Pour perdre du poids, il faut manger moins de façon régulière. Ce qui veut dire à tous nos repas habituels et pas seulement de temps en temps ou pour compenser un excès. Des diminutions draconiennes de la prise de nourriture, ou l'obsession de ne pas manger (anorexie) peuvent être tout aussi malsaines que de manger trop tout le temps. L'équilibre est la clé. De bonnes habitudes alimentaires ne peuvent pas être imposées de l'extérieur. Aucun régime ne peut fonctionner longtemps si l'appel ne vient pas de l'intérieur de façon régulière. C'est pourquoi la méditation profonde journalière peut être le meilleur régime à suivre. A mesure qu'émerge le silence intérieur, notre conduite change automatiquement pour une vie plus saine et équilibrée, qui fait naturellement partie du yoga. Sur le chemin du yoga nous apprendrons à surmonter la sensation de « faim ». Dans le contexte de cette discussion, nous ne parlons pas de la faim ressentie par ceux qui vivent dans la pauvreté et n'ont pas assez à manger, beaucoup trop de gens de par le monde. La solution de cette faim est de fournir de la nourriture et les moyens d'éliminer la pauvreté et les maux qu'elle entretient. La plupart de ceux qui lisent ceci ne souffrent pas d'une véritable faim. Ce que nous appelons faim dans la société moderne est plutôt une réponse conditionnée du corps à la réduction de nourriture par rapport à ce dont nous avons l'habitude. Il est probable que nous avons été habitués à manger plus que nécessaire pour nourrir le corps et conserver une bonne santé, obtenant quelquefois l'effet inverse, une santé déclinante. Après une prise de nourriture excessive, des tiraillements d'estomac peuvent nous tomber dessus quelques heures, ou même quelques minutes après notre repas. A quoi correspond cette faim qui nous entraîne à manger de façon excessive, comment pouvons-nous la surmonter? Même s'il y a quelques preuves que des causes génétiques sont impliquées dans le fait de trop manger et dans l'obésité, de tels cas ne représentent qu'une petite minorité. La plus grande partie de la société a simplement glissé dans l'habitude de manger une nourriture malsaine. L'industrie alimentaire, n'oubliant jamais son propre intérêt, n'a pas beaucoup aidé, mettant en valeur avec insistance des nourritures toujours plus plaisantes au palais et en outre chimiquement addictives. Ce sont les aliments enrichis d'hydrates de carbone industriels, de sucres et de graisses. Ce sont ces aliments mêmes qui nous laissent avec une sensation de manque et affamés peu de temps après les avoir consommés, même si nous sommes gavés. Les effets de ces nourritures sur les processus digestifs et le sucre dans le sang provoquent des montagnes russes dans notre neurobiologie et en plus, de fortes tendances à prendre du poids, au diabète, aux maladies cardiovasculaires et à bien d'autres affections. Pourtant, le tiraillement de la faim nous fait revenir à ces nourritures, accessibles tout de suite, pratiquement à chaque coin de rue. Le risque est plus grand pour ceux dont la carrière ou le style de vie les obligent à manger souvent au restaurant. Peu importe la culture dans laquelle nous vivons, ce que nous avons mangé et où nous mangeons, en dernier ressort, c'est nous qui décidons de ce que nous mettons dans notre corps. C'est notre choix. Si nous comprenons qu'il s'agit de notre propre habitude, alors nous saurons également que cette habitude peut être changée, reprogrammée pour une meilleure santé et le progrès spirituel. L'appel doit venir de l'intérieur. Personne ne peut reprogrammer notre conduite aussi bien que notre propre sagesse intérieure. C'est pourquoi, dans la stratégie, la méditation profonde et d'autres pratiques spirituelles sont en première ligne. A mesure que nous purifions et ouvrons la neurobiologie intérieure, le désir et la volonté de s'engager dans des habitudes alimentaires plus saines seront là. En cultivant davantage le silence intérieur, nous serons capables de voir notre soi-disant faim pour ce qu'elle est, un réflexe biochimique. Nous pourrons la ressentir sans avoir le besoin compulsif de la satisfaire. Avec le temps, nous saurons que notre faim est en fait un appel pour la purification. En nous autorisant à être en communion avec elle sans pour autant agir, nous découvrirons que derrière cette faim réside un grand pouvoir de purification. En continuant à l'accepter sans la satisfaire, nous pouvons sentir que nos énergies internes au lieu d'anticiper comme à leur habitude le déséquilibre de la digestion et de la chimie sanguine vont vers un programme beaucoup plus large de purification interne. La faim devient alors un symptôme positif de purification interne et nous pouvons nous en réjouir, sachant qu'elle est régénératrice. Quand nous mangerons, nous aurons l'inspiration d'aller vers plus d'équilibre dans notre alimentation et de nous écarter des nourritures industrielles qui stimulent artificiellement la sensation de faim. Tout cela vient en cultivant davantage le silence intérieur dans la méditation profonde. On peut trouver une aide supplémentaire pour surmonter la sensation de faim avec le samyama, une pratique qui nous permet de diriger notre silence intérieur vers des buts spécifiques. Le silence intérieur continuant à s'élever, nous aurons peut-être l'inspiration d'explorer le jeûne (le sujet de la prochaine leçon) et d'autres méthodes améliorant notre santé et notre progrès spirituel. Quelles qu'aient pu être dans le passé nos habitudes alimentaires, nous avons en nous le pouvoir de les changer. En trouvant notre centre dans la tranquillité, nous saurons que notre faim n'est qu'une habitude, un réflexe et que nous pouvons l'utiliser comme un stimulus pour la purification et l'ouverture conduisant en définitive à une réduction spectaculaire de son emprise sur nous. Surmonter la faim est une des facettes de notre voyage de découverte intérieure, amenant une meilleure santé et un bonheur grandissant dans tous les aspects de la vie. Le gourou est en vous Leçon << Précédente | Suivante >> |
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